Rachid Boukharta, tout jeune diplômé d’un master théories et pratiques artistiques de l’UPJV d’Amiens se voit reconnu comme artiste peintre… une profession bien délicate où personne n’est véritablement attendu.
Ce documentaire réalisé durant quatre années, montre les étapes et les rencontres décisives qui vont transformer Rachid mais également notre propre perception de la condition d’artiste.

“La Promesse, le dernier film de Pierre Boutiller produit par l’association audiovisuelle amiénoise Carmen, a d’abord été diffusé à la télévision sue Wéo. Il sort en version longue pour le cinéma. Ce film, qui suit le parcours du jeune artiste amiénois Rachid Boukharta, est à découvrir en avant-première ce jeudi 4 avril au Ciné Saint-Leu, en sa présence et celle de membres de l’équipe du film, dont Rachid Boukharta.
Enseignant à la fac d’arts de l’UPJV le réalisateur amiénois a voulu s’intéresser à la condition d’artiste. “Et pas, comme souvent, à la création et aux considérations esthétiques”, confie le réalisateur. On lui présente alors Rachid Boukharta. Étudiant à la fac d’arts, le résident d’Amiens Nord est en dernière année de master quand Pierre Boutiller fait sa connaissance en 2014.
“Le point de départ du film, c’est sa soutenance de mémoire. Le jury lui a donné un 19 sur 20 pour la qualité de son travail pictural. Ce sont les premières images que j’ai filmés.” Et celles qui ouvrent son film. Pierre Boutiller va le suivre pendant un an. “Pour qu’il se familiarise avec ka caméra.”

Pierre Boutiller capte ensuite différentes rencontres avec ceux qui comptent dans le milieu de l’art contemporain : des artistes comme François Glineur, des critiques d’art, des galeristes… On voit par exemple Rachid Boukharta au moment de sa toute première exposition personnelle, au Carré Noir du Safran. “Je n’ai pas voulu faire ce portrait sous forme d’interview. D’abord parce que Rachid n’est pas très bon dans ce registre.” Le jeune artiste doit faire face à des interlocuteurs qui questionnent son travail et son identité. Marocain, musulman, Rachid Boukharte n’a pas grandi dans une famille d’artistes. “mais ses parents n’ont jamais été un frein à ses ambitions”. Le film se termine au Maroc, où le peintre rencontre un alter ego qui lui conseille d’être moins dans le décoratif, plus politique.
Si le travail de Rachid Boukharta est accessible, La Promesse permet aussi aux spectateurs de s’identifier à lui. Grâce aussi à des plans serrés. “Il nous renvoie à nos propres parcours et à nos questionnements. Est-ce que j’ai bien fait, qu’est-cee qu’il aurait fallu faire ?”

Estelle Thébault, Courrier Picard